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Cap sur l'handinamisme !

Une aventure humaine pour promouvoir l'inclusion

13 Mai 2014

Une aventure humaine pour promouvoir l'inclusion

Marc Massamba est président de l’association Handiversité et secrétaire de la FÉDÉEH. Il nous raconte son expérience sur le Trophée Mer de la Course Croisière EDHEC.

Marc, pourquoi Handiversité s’est-elle lancée le défi de prendre part à la Course Croisière EDHEC avec un équipage mixte sur le Trophée Mer ?

Handiversité travaille quotidiennement sur le campus de l’Université Paris Ouest Nanterre la Défense pour une meilleure intégration des étudiants handicapés. Nous proposons en ce sens des activités sportives et culturelles pour contribuer à l’épanouissement de nos membres mais nous nous appuyons également sur des dynamiques informelles d’entraide et de conseil entre les bénévoles où les plus anciens apportent leurs tuyaux au plus jeunes (l’inverse est parfois vraie également). Nous proposons également un appui aux étudiants pour leurs recherches de stage.

L’idée de participer à la CCE a germé avec l’appui du SUAPS et de Richard Millereux et nous a tout de suite séduits car nous pouvions promouvoir les valeurs d’inclusion que nous défendons dans un événement de plus grande ampleur. Nous avons travaillé sur ce projet depuis la fin de l’année 2013 et nous sommes vraiment ravis de l’expérience que nous avons vécue.

Est-ce que tu peux faire un rapide descriptif des membres de l’équipage ?

Notre équipage était composé de 7 personnes dont deux étudiants en situation de handicap, Néda et moi-même. Il y avait également trois étudiants en activités physiques adaptées qu’il nous semblait important de mobiliser sur le projet et deux étudiants en cursus d’ingénieur aéronautique, moniteurs de voile légère. Tout ce beau monde était encadré par notre skipper, Christophe Orion, très sensibilisé à la question du handicap.

Vous avez justement bénéficié avec Christophe d’un entraînement d’une semaine en amont de la CCE. Peux-tu nous expliquer comment cela s’est passé ?

Cette semaine a vraiment été très intense physiquement. Nous étions en mer près de 6h par jour (nous devions à la base faire deux sessions de trois heures mais il a semblé préférable à Christophe de les faire d’une seule traite). Nous avons eu de la chance car nous avons bénéficié de conditions très favorables au départ avec un grand soleil et une mer calme. C’était idéal pour apprendre les rudiments de la voile, le placement sur le bateau et les termes techniques. Plus les jours avançaient, plus les conditions se dégradaient. Elles devenaient vraiment exigeantes physiquement mais nous avons réussi à tenir la cadence pour arriver fin prêts pour la compétition.

La compétition justement, quelles ont été tes impressions au moment de prendre le départ ?

Nous étions tous très impressionnés au départ à l’idée de voiler avec des bateaux venus de toute l’Europe. Nous étions un peu inquiets aussi car notre bateau était plus grand que la moyenne et pas réellement profilé pour la course. Nous avions peur de finir bons derniers.

La première manche nous a tout de suite rassurés puisque nous avons fini à une très honorable 15e place. Au fur et à mesure des épreuves, nous nous sentions de plus en plus à l’aise et nos résultats n’ont fait que s’améliorer durant la semaine. Et nous avons fini à une très belle 5e place lors de la dernière manche. Au final, nous terminons 13e au classement général.

Je dois dire que nous sommes tous très contents du résultat final même si nous nous sommes parfois faits un peu peur. Lors d’une manche, nous avons fait une erreur de manœuvre qui nous a cloués sur place car nous n’avions plus de vent dans la voile, deux bateaux arrivaient vers nous à vive allure et il a fallu toute l’expérience de Christophe pour les prévenir à temps pour nous éviter.

Tu es non voyant, comment t’es-tu débrouillé sur le bateau ?

J’ai vraiment essayé de tenir l’intégralité des postes sur le bateau. Certains étaient plus simples que d’autres. C’était assez simple quand il s’agissait de border par exemple mais ça devenait tout de suite plus compliqué au pilotage où tout se faisait à la sensation. Je me basais sur l’équilibre du bateau pour garder le cap. Les déplacements sur le bateau étaient aussi assez périlleux, parfois il était plus prudent que je reste en place quand les vagues étaient trop importantes.

Que retires-tu de l’expérience ?

Ce que je retiens avant tout, c’est la solidarité entre les membres de l’équipage. Nous ne nous connaissions pas avant de partir et une réelle cohésion s’est installée entre nous, sur la mer comme sur terre. J’espère maintenant que cette dynamique va se poursuivre en dehors de la CCE, nous nous employons en ce moment à la valorisation de notre expérience pour diffuser des messages bien au-delà de notre seul équipage. Nous avons prouvé que l’échange et l’écoute pouvaient faire beaucoup pour que chacun trouve sa place et que notre équipe soit performante, malgré le handicap. Nous communiquerons autour de notre aventure notamment sur notre campus à travers une exposition photos qui nous permettra de sensibiliser un maximum d’étudiants à la question de l’inclusion.

L'équipage au grand complet

L'équipage au grand complet

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D
On en veut plus traité de cette manière. Continuez.
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